
Un événement tout aussi surprenant que réjouissant est venu s’inviter chez-nous au 12 rue Commandant Charcot, le 23 septembre dernier.
La troupe de danse palestinienne « Ghorba[1] » invitée par l’association « Partage » est venue se produire au Palais de la Mutualité à Lyon : un groupe de 16 jeunes filles et garçons de 13 à 18 ans ainsi que leurs accompagnateurs, soutenus par le centre culturel IBDAA[2] créé en 1994 par et pour les habitants du camp de réfugiés de Dheisheh, près de Bethléem.
« La troupe s’appuie sur les chants et danses du folklore palestinien pour faire connaître au monde entier, l’histoire et le quotidien des Palestiniens. »
Nous nous habillons le cœur
Pour accueillir cette troupe, il fallait bien sûr, trouver différents lieux pour héberger ces jeunes et la maison mère a été sollicitée, les réunions de l’association Partage se faisant au 12. Il était donc convenu que nous accueillerions 5 jeunes.
Branlebas de combat ! Nous préparons cet accueil qui n’aura duré que 24 heures. Leurs chambres sont préparées avec attention, le mot « bienvenue » en arabe est sur chaque porte… Tout est prêt.
Mais avant de les accueillir, nous nous devons de participer au spectacle. Samedi soir à 20 h 30 une dizaine d’entre nous se retrouve au Palais de la Mutualité dans une ambiance chaleureuse et une salle presque comble.
Nous nous laissons porter par ces danses auxquelles se mêle le frappement des mains de l’assemblée qui communie au rythme et à la joie de la troupe dansante. La deuxième partie durant laquelle les danseurs ont raconté par la danse, l’histoire de leur pays fut un moment fort. Impossible de comprendre ce qui se disait, mais les gestes et les différentes scènes étaient parlants : guerre, violence, mort, exil, tristesse…
Toute la salle est enthousiaste et applaudit généreusement à la fin du spectacle.
L’après-spectacle
De retour à la maison, nous attendons les jeunes pour les accueillir. Surprise : ce ne sont pas 5 comme annoncé, mais 6 qui nous arrivent, dont l’accompagnatrice, Sophie qui est béninoise et vient de Compiègne où se trouve le siège de l’association « Partage » pour la France.
Après le repas, il est déjà tard, l’heure de les conduire sur leur lieu de repos pour une nuit réparatrice.
Dimanche matin, départ du groupe vers 10 h 15 pour une détente avec l’ensemble du groupe. Il est prévu une « promenade » sur la Saône ; puis pique-nique et visite du Vieux Lyon.
Le soir après les vêpres, le groupe nous rejoint pour un temps de partage, difficile à cause de la barrière de la langue. Heureusement, Sophie et nos sœurs du Chemin Neuf sont là pour traduire soit à partir de l’arabe, soit à partir de l’anglais ! Grâce à elles, chacune peut se présenter, et nous échangeons sur leurs conditions de vie dans le camp de réfugiés de Dheisheh.
Pour le souper, les tables sont disposées comme aux jours de fête ; les sœurs du Chemin Neuf sont réparties pour assurer la traduction. Peu à peu les jeunes se sentent à l’aise et proposent leur aide pour le service, un moment très « chouette » !
Puis retour dans les chambres, préparation des bagages et « au-revoir » plutôt « poignant » : l’émotion est présente, des liens se sont créés.
Un week-end qui a demandé de l’investissement pour l’organiser mais qui nous a ouvertes sur d’autres réalités.

[1] Ce qui veut dire « Exil »
[2] Ce qui veut dire « Capacité créative »