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News du Burkina Faso

Bientôt des assises nationales et un gouvernement

Paul-Henri Damiba

Selon des sources de Lefaso.net, le chef de l’État, le LCL Paul-Henri Damiba, a reçu dans la matinée de ce mercredi 23 février 2022 les projets de charte et d’agenda de la Transition, de même que le projet d’une charte des valeurs pour la refondation de l’État.

Selon nos sources, des assises nationales seront convoquées bientôt pour amender et valider ces projets. La validation devrait ouvrir la voie à la mise en place d’un gouvernement.

Par ailleurs, selon des sources locales, le LCL Damiba aurait effectué une visite sur le front des combats hier dans les zones de Pama et de Tankoualou.

En compagnie du chef adjoint du commandement des opérations du théâtre national des opérations, le LCL Roméo Djassanou Ouoba, il serait allé remobiliser et encourager les hommes.

Lefaso.net

Une explosion sur une mine artisanale

Des mineurs travaillent dans une mine d’or clandestine

Un stock de dynamite a explosé, lundi, sur un site d’or artisanal dans l’ouest du Burkina Faso. Le bilan s’élève mardi à plus de 60 morts et une quarantaine de blessés. Une enquête a été ouverte pour déterminer la cause de l’explosion.

L’explosion d’un stock de dynamite, lundi 21 février, sur le site d’orpaillage de Gomgombiro a tué des dizaines de personnes dans la région du sud-ouest du Burkina Faso.

La télévision nationale du Burkina Faso, citant des responsables locaux, a annoncé mardi un bilan d’environ 60 morts et une dizaine de tués. Selon une source judiciaire citée par Reuters, le bilan s’élevait à 63 morts et 40 blessés.

« Nous avons 55 corps sur le site », avait déclaré à l’AFP dans la nuit de lundi à mardi le Haut-commissaire de la province du Poni, Antoine Marie Sylvanus Doamba, qui s’est rendu sur les lieux du drame. Une source hospitalière avait précisé que des femmes et des enfants faisaient partie des victimes. « Le bilan pourrait s’alourdir puisque des blessés se trouvent toujours dans un état critique et leur pronostic vital est sérieusement engagé », a-t-elle précisé. 

« Les victimes ont été tuées par une explosion occasionnée par un incendie sur une zone d’entreposage de bâtons de dynamites de contrebande » qui fait aussi « office de marché sur le site d’orpaillage », a explique un habitant de Gomgombiro. Il a décrit des « scènes d’horreur », des arbres déracinés ou calcinés et un « large cratère » sur les lieux du drame.

France 24

Une construction menée tambour battant

La construction de l’école Etienne Bedoin est une fameuse aventure ! Le désistement subit de l’ONG qui devait la construire a mis sœurs et parents dans le désarroi. Qu’allons-nous faire ? Trouver des fonds n’est pas une mince affaire ! Mais voilà que nous est offerte « sur un plateau » une collecte qui va faire des miracles.

Les trois premières classes : CP1 – CP2 – CE2

Dès que nous avons reçu les premiers fonds venant de la collecte nous avons rencontré l’entrepreneur pour l’utilisation transparente et économique du montant du devis. Il a été conclu un versement par tranches, au fur et à mesure de l’avancement des travaux, comme cela se fait souvent ici.

Quelques jours plus tard, nous avons, avec l’entrepreneur, réuni tous les ouvriers qui interviendraient sur le site, dans le but de rappeler à chacun le sens des responsabilités, et les valeurs d’honnêteté, d’ordre, de bonne gestion du matériel, de ponctualité, de collaboration et de travail bien fait.

Après cela, il y a eu lieu la pose du local métallique pour le dépôt du matériel de construction. Puis, le déblayage des lieux a commencé, ainsi que la commande des briques de carrière, les briques en ciment étant faites sur place. Les ouvriers ont alors procédé au traçage des plans de construction, que les sœurs habitant sur le site ont vérifiés avec soin : le creusage des fondations a ainsi pu commencer.

La crise sanitaire nous a surpris alors que les murs commençaient à « pousser ». Afin de respecter les délais et que les enfants puissent avoir leur école pour la rentrée, l’entrepreneur a demandé à ses ouvriers de poursuivre les travaux en logeant sur place, ce qu’ils ont tous accepté ! Ces ouvriers ont donc été coupés de leurs familles durant tout le confinement pour que nos enfants aient leur école dans les temps, que Dieu les bénisse !

Cet entrepreneur est un homme reconnu et retenu par le diocèse pour tous les travaux (domaines, suivi de chantiers, de constructions). Il a respecté le contrat, les plans, les devis et le délai de réalisation. Une garantie nous permet de fonctionner durant un an, et s’il y a des failles, il les répare à ses frais. Cette garantie est pratiquement toujours utilisée, car la saison des pluies laisse des traces qu’il faut tout de suite repérer et réparer.

Par ailleurs, le chantier a pu bénéficier d’une expertise extérieure en la personne d’un architecte, qui, lors de son passage, a fait ses apports pour les fondations et ensuite, est resté en lien avec l’entrepreneur pour le suivi. Nous avons noté la souplesse de l’entrepreneur et son acceptation des remarques. C’est lui qui a déjà collaboré avec celui qui a construit les latrines de l’école primaire en 2016 ; celles-ci ont été financées et suivies par Hydraulique sans frontière, de Chambéry – association spécialisée dans le domaine de l’eau et de l’assainissement – en même temps que le projet d’adduction d’eau sur le site.

En parallèle du chantier, nous avons fait travailler le menuisier pour l’équipement de la classe de CP1, pour commencer.

Pour conclure, je dirai qu’une bonne collaboration s’est instaurée entre les Petites Sœurs de la Sainte Enfance, l’entrepreneur et les ouvriers, sans négliger la bonne utilisation des fonds. Fortes de cette expérience positive, nous avons décidé de poursuivre avec le même entrepreneur pour la construction cette année 2021, de la deuxième moitié de l’école primaire (classes de CE2, CM1, CM2).

Les Petites Sœurs de la Sainte Enfance, les élèves et leurs parents, les habitant du Secteur 21 et 29 de Bobo-Dioulasso – toutes religions confondues – l’Archidiocèse de Bobo-Dioulasso, remercient la Fondation des Monastères et ses fidèles et généreux donateurs pour leur partage qui permet à l’école de s’ériger pour le bien-être des enfants et de toutes les familles. Nous vous remercions aussi de la confiance que vous nous accordez.

Que Dieu vous bénisse et vous garde.

Sr Thérèse Millogo
Chargée du projet

Ils ont semé dans les larmes

Au Burkina Faso, l’Union Nationale des Établissements Secondaires (UNESC) a fêté ses 50 ans en 2019. En décembre, cette année jubilaire s’achevait par une célébration au cours de laquelle des décorations ont été remises à divers acteur de l’Enseignement libre, dont Sœur Malou Derory pour Sr Marie Pierre.

«  Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence  ; il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes  » Ps 125, 5-6

C’est avec ces belles paroles d’espérance et de joie du psalmiste que l’Union Nationale des Etablissements Secondaires Catholiques (UNESC), a célébré  ses 50 ans d’existencesous le thème «  50 ans au service de l’Eglise et de la Nation dans l’Éducation. Défis et perspectives  ». Les activités qui ont marqué cet événement se sont déroulées du 5 au 7 décembre 2019 à Ouagadougou, dans l’enceinte du Collège Notre Dame de Kologh-Naaba. Née littéralement dans la douleur le 18 juillet 1969, l’UNESC donne aujourd’hui à la Nation burkinabé l’occasion d’une joie contagieuse. Avec la force de l’Esprit Saint, elle a su trouver les voies et moyens pour préserver l’éducation catholique dans le pays. A sa création, l’UNESC comptait 18 établissements scolaires. Aujourd’hui, elle a, à son actif, 87 établissements répartis dans les 13 régions du pays.

« Qui sème dans les larmes,
moissone dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
Il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes »
Psaume 125

Des pistes de solutions ont été proposées pour assurer une éducation qui sait sauvegarder les valeurs morales et sociales des sociétés en mutation. Il a été aussi question de trouver une stratégie éducative pour responsabiliser les élèves face à l’expansion des TIC[1] et leur donner les moyens, grâce à la qualité de l’éducation, de pouvoir s’insérer dans le monde professionnel. Une marche aux flambeaux dans la soirée du 6, a permis de prier pour la paix et confier à Marie les élèves qui ne vont plus à l’école à cause de l’insécurité qui règne dans leur région.

Sr Malou Derory – Supérieure générale

Monsieur Seydou ZAGRE, Directeur de cabinet du Président du Faso  a procédé à la remise de médailles honorifiques à une cinquantaine d’acteurs de l’UNESC. Parmi eux, les Petites Sœurs de la Sainte Enfance, représentée par leur Supérieure Générale, Sœur Marie Louise DERORY[2]. S’en est suivie la célébration eucharistique qui a marqué de façon solennelle le point culminant du jubilé présidée par le cardinal Philipe Ouédraogo, entouré de plusieurs concélébrants.

Dans son homélie, le Cardinalprécisait  : «  Il y a ce qu’il y a, il faut ce qu’il faut, on fait ce qu’on peut… Jamais en arrière, toujours en avant  ! Dans le domaine de l’éducation que ce soit intellectuelle, humaine et spirituelle, il faut toujours aller de l’avant en innovant. Votre manière d’évangéliser c’est l’éducation c’est par là que vous allez donner Jésus à tous ces jeunes ».

Au terme, il ressort un bilan très positif car des présidents et de nombreux ministres et cadres de nos jours sont issus des établissements catholiques. Selon Monsieur Seydou ZAGRE  : « L’UNESC siffle le rassemblement sur sa contribution à la formation des enfants du pays et lance une réflexion sur « comment continuer à faire mieux ». Le bilan est largement positif et le mérite consiste à continuer à s’interroger sur comment faire mieux… ».

Evelyne Somé

De gauche à droite : Sr Hortense – Sr Malou – Sr Evelyne

[1] Technologies de l’Information et de la Communication

[2] En référence au Collège Sainte Thérèse de Banfora qui faisait partie des 18 établissements au début de l’UNESC grâce à sœur Marie Pierre, de vénérable mémoire.

Arrivée au noviciat

Dès le 14 septembre, j’étais attendue  au noviciat des Petites Sœurs de la Sainte Enfance. Accompagnée par mon frère aîné, nous avons trouvé les sœurs en recueillement à la chapelle. Elles sont venues nous accueillir chaleureusement. Après les salutations et la demande de nouvelles, mon frère a pris congé de nous…

Rosalie Zongo

Après deux jours de découverte de la maison (que je connaissais déjà), je suis entrée dans la préparation spirituelle pour mon entrée au noviciat. Durant trois jours de recueillement et de méditation de la Parole de Dieu, je me suis décidée à faire cette démarche de foi pour suivre le Christ et me laisser former par mes responsables.

La cérémonie a été honorée par la présence de la Supérieure Générale, les sœurs de la communauté de Dassouri  paroisse, sœur Victoire, de la communauté du secteur 5 de Bobo, sœur Alice de la communauté de Koudougou et les sœurs du noviciat.

Cette célébration a débuté devant la chapelle par un mot d’accueil exprimé par une formatrice. Elle m’a offert le Zoom-Kom (eau de farine)  signe de bienvenue dans cette maison de formation.

Après cet accueil commence le rite de la célébration avec la procession d’entrée, je porte dans mes mains une bougie allumée, signe de la présence du Christ qui nous illumine et éclaire le monde.

Dans la chapelle, la maîtresse du noviciat adresse un mot d’accueil.  Ensuite vient la lecture de la Parole de Dieu qui porte sur l’Annonciation. J’ai choisi ce texte pendant ma préparation spirituelle. La Vierge Marie, Mère et Modèle des consacrés est la Mère de toute vocation. Ainsi, par ce choix, je veux aller à l’école de Marie, en me laissant conduire par l’Esprit Saint. Le rite d’entrée au noviciat est précédé du rappel de l’objectif de cette étape par la responsable  du noviciat. Un dialogue s’établit entre la Supérieure Générale et la novice, pendant lequel j’ai exprimé mon désir d’entrer dans cette étape de formation. À cet effet, elle m’invite à recevoir le livret de formation et à signer le registre.

La célébration s’est terminée par une action de grâce, des prises de photo, des félicitations et des encouragements. Tout cela a été couronné par un repas fraternel.

Rosalie Zongo

Le Cantique des cantiques

Analyse isotopique d’un texte sacré

La sémiotique, science attachée à l’étude de la signification, n’est pas biblique. Mais puisqu’il s’intéresse aux littératures et part des textes écrits, le domaine biblique est un champ possible d’étude car la Bible nous est donnée comme un texte à lire et à décrypter. Le choix de ce livre biblique, Le Cantique des Cantiques, tient compte de sa particularité littéraire. C’est un livre poétique très riche, unique en son genre, qui célèbre l’amour avec des accents romantiques très marqués, ce qui en fait un objet littéraire intéressant. Tout le message biblique pourrait se résumer à l’amour que chante la bien-aimée en ouverture du poème : « Qu’il me baise des baisers de sa bouche » ; un amour manifesté par le bien-aimé qui « bondit » et tire le désir vers l’avant. La théorie de l’isotopie, qui obéit au principe d’immanence, a permis de faire une lecture sémantique et profane de ce livre biblique sous un angle littéraire, non théologique. N’est-il pas vrai que tout texte est un intertexte et un texte en situation ?

Domonguilé Evelyne Sylvie SOMÉ est née à Guéguéré, province du Ioba, dans le sud-ouest du Burkina Faso. Elle est religieuse dans la congrégation des Petites Sœurs de la Sainte Enfance depuis 2000. Elle est titulaire d’une maîtrise en lettres modernes (option sémiotique) et d’un CAPES en français. Elle dispense des cours de français au complexe scolaire Sainte Thérèse de Banfora.

Danser pour exister

Danse gracieuse des jeunes palestiniennes

Un événement tout aussi surprenant que réjouissant est venu s’inviter chez-nous au 12 rue Commandant Charcot, le 23 septembre dernier.

La troupe de danse palestinienne « Ghorba[1] » invitée par l’association « Partage » est venue se produire au Palais de la Mutualité à Lyon : un groupe de 16 jeunes filles et garçons de 13 à 18 ans ainsi que leurs accompagnateurs, soutenus par le centre culturel IBDAA[2] créé en 1994 par et pour les habitants du camp de réfugiés de Dheisheh, près de Bethléem.

« La troupe s’appuie sur les chants et danses du folklore palestinien pour faire connaître au monde entier, l’histoire et le quotidien des Palestiniens. »

Nous nous habillons le cœur

Pour accueillir cette troupe, il fallait bien sûr, trouver différents lieux pour héberger ces jeunes et la maison mère a été sollicitée, les réunions de l’association Partage se faisant au 12. Il était donc convenu que nous accueillerions 5 jeunes.

Branlebas de combat ! Nous préparons cet accueil qui n’aura duré que 24 heures. Leurs chambres sont préparées avec attention, le mot « bienvenue » en arabe est sur chaque porte… Tout est prêt.

Mais avant de les accueillir, nous nous devons de participer au spectacle. Samedi soir à 20 h 30 une dizaine d’entre nous se retrouve au Palais de la Mutualité dans une ambiance chaleureuse et une salle presque comble.

Nous nous laissons porter par ces danses auxquelles se mêle le frappement des mains de l’assemblée qui communie au rythme et à la joie de la troupe dansante. La deuxième partie durant laquelle les danseurs ont raconté par la danse, l’histoire de leur pays fut un moment fort. Impossible de comprendre ce qui se disait, mais les gestes et les différentes scènes étaient parlants : guerre, violence, mort, exil, tristesse…

Toute la salle est enthousiaste et applaudit généreusement à la fin du spectacle.

L’après-spectacle

De retour à la maison, nous attendons les jeunes pour les accueillir. Surprise : ce ne sont pas 5 comme annoncé, mais 6 qui nous arrivent, dont l’accompagnatrice, Sophie qui est béninoise et vient de Compiègne où se trouve le siège de l’association « Partage » pour la France.

Après le repas, il est déjà tard, l’heure de les conduire sur leur lieu de repos pour une nuit réparatrice.

Dimanche matin, départ du groupe vers 10 h 15 pour une détente avec l’ensemble du groupe. Il est prévu une « promenade » sur la Saône ; puis pique-nique et visite du Vieux Lyon.

Le soir après les vêpres, le groupe nous rejoint pour un temps de partage, difficile à cause de la barrière de la langue. Heureusement, Sophie et nos sœurs du Chemin Neuf sont là pour traduire soit à partir de l’arabe, soit à partir de l’anglais ! Grâce à elles, chacune peut se présenter, et nous échangeons sur leurs conditions de vie dans le camp de réfugiés de Dheisheh.

Pour le souper, les tables sont disposées comme aux jours de fête ; les sœurs du Chemin Neuf sont réparties pour assurer la traduction. Peu à peu les jeunes se sentent à l’aise et proposent leur aide pour le service, un moment très « chouette » !

Puis retour dans les chambres, préparation des bagages et « au-revoir » plutôt « poignant » : l’émotion est présente, des liens se sont créés.

Un week-end qui a demandé de l’investissement pour l’organiser mais qui nous a ouvertes sur d’autres réalités.

Les palestiniennes avec les sœurs de la maison mère et les sœurs du Chemin Neuf

[1] Ce qui veut dire « Exil »

[2] Ce qui veut dire « Capacité créative »